Le patrimoine humain

Nous sommes tous accrochés à ces bâtisses anciennes, en pierres de la tête aux pieds, aux lauzes de nuances différentes luisant à la pluie comme au soleil, chemins empierrés, aux discrets trésors d’histoires qui marquent depuis des siècles la croisée des chemins.
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CONCERT A L’ÉGLISE DE SÉNEZERGUES LE 12 AOÛT 2015

LA MONTAGNE - CONCERT

L’association Vivre en Pays d’Auze a organisé, dernièrement, une journée de découverte portant sur l’environnement naturel et culturel de la vallée de l’Auze. La journée a débuté par une découverte du nouveau chemin de Grande Randonnée (GR) qui relie le bourg de Sénezergues au hameau de Leygues.

Le GR représente un engagement de qualité qui valorise un patrimoine naturel remarquable, en particulier la rivière d’Auze, ainsi que les anciens patrimoines bâtis de Leygues, du Mas et du Coustou ainsi que le château de Sénezergues. Après une collation proposée au restaurant du bourg, un concert de musique baroque (duo clavecin et violon) a rassemblé une cinquantaine de personnes en l’église de Sénezergues : les deux concertistes, professeurs au conservatoire de Rodez, ont remporté le succès auprès du public, dans un programme aux styles variés comprenant des compositeurs européens des XVII e et XVIII e siècles, mais aussi des tangos célèbres.

Voir l’article dans La Montagne

http://www.lamontagne.fr/auvergne/actualite/departement/cantal/cantal-local/2015/08/22/le-succes-pour-la-journee-de-lassociation-vivre-en-pays-dauze_11556621.html


CONFERENCE MUSICALE LE 17 AOÛT 2013 EN SALLE DE MAIRIE DE SÉNEZERGUES

« DE LA CABRETTE A LA CORNEMUSE »

Jean-Pierre Rasle, cornemuse, musette et cabrette

                Lors de la journée organisée par l’association « Vivre en pays d’Auze » le 17 août 2013, Jean-Pierre Rasle a donné une conférence sur la famille des cornemuses et musettes, illustrée de nombreux exemples musicaux joués directement sur des instruments. Cette présentation avait pour but de mettre en valeur un aspect du patrimoine de nos territoires : celui de la musique et de la danse, patrimoine tout aussi précieux que les paysages et les monuments.

                Jean-Pierre Rasle est musicien professionnel et directeur musical, spécialiste de la cornemuse, de la musette et de la cabrette. Français d’origine, il mené sa carrière en Angleterre et s’est établi depuis quelques années dans le Cantal à Vieillevie. Par son métier et sa pratique, il a très tôt rencontré les musiques auvergnates traditionnelles.

                En effet, il a participé au renouveau de la musique traditionnelle dans les années 1980 et a donné de nombreux concerts et tournées avec des groupes de folk, musiques du monde, rock, notamment avec une partie du groupe des Sex Pistols (« Jahwobl »). Sa connaissance des cornemuses et musettes est donc à la fois celle d’un praticien et celle d’un historien.

                L’aspect vivant de la conférence provenait de la présentation d’instruments : Jean-Pierre Rasle avait apporté des cornemuses, musettes et cabrettes de différents types et différents facteurs (fabricants).

                La cornemuse est sans doute l’instrument le plus ancien, avec ses bourdons (tuyau qui donne une note fixe et continue) et son « hautbois » (tuyau où se joue la mélodie). Connue depuis l’Antiquité, elle connaît de nombreuses représentations ; elle est décrite de façon détaillée chez Marin Mersenne en 1636 (Harmonie universelle). La musette est dérivée de la cornemuse : un soufflet remplace désormais le tuyau où devait souffler l’instrumentiste et lui permet une moindre fatigue… La musette de cour, très en vogue dans les milieux aristocratiques de l’Ancien Régime (xviie et xviiie siècles), est un modèle plus perfectionné, avec des bourdons miniaturisés et enfermés dans une boîte. Sa facture est soignée et souvent réalisé dans des matières précieuses (or, argent, ébène, soie, etc.). Elle témoigne de l’engouement de cette époque pour les musiques « pastorales ».

                La cabrette quant à elle est traitée sur le modèle de la musette, avec un soufflet. Son nom vient de la chèvre (« cabrette » en occitan), l’animal qui donne sa peau pour la fabrication de la poche à air. Vers la fin du xixe siècle, lorsque la cabrette s’associe à l’accordéon, elle perd son tuyau de bourdon qui se maintient toutefois pour son aspect décoratif. Elle n’est plus en fait qu’un instrument mélodique se mêlant à un orchestre qui s’est adapté au goût du jour (accordéons, guitare, percussions).

                Jean-Pierre Rasle a illustré toutes ces informations d’exemples musicaux : des branles du Moyen Âge (danses populaires et de cour), des pièces de Nicolas Chédeville pour la musette de cour et destinées à un public aristocratique, enfin des danses de la tradition auvergnate.

                La conférence a été suivie avec beaucoup d’intérêt, suscitant de nombreuses questions notamment sur la facture des instruments et leur jeu. Il est certain que ce type d’intervention montre bien toute la richesse de notre patrimoine, et que ce dernier, loin d’être inerte et poussiéreux, connaît encore d’autres rencontres et d’autres « métissages ».

www.youtube.com/dronemen

www.myspace.com/jean-pierrerasle

www.myspace.com/danceanddrones

crédits photos : B. H. Delannoy